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Institut sur les données

Pourquoi l’objectif de carboneutralité équivaut à courir un marathon en moins de deux heures

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Je me suis engagé à courir un marathon en moins de 2 heures d’ici 2025; après tout, il a été prouvé que c’était humainement possible. Vous ne pensez pas que je peux le faire? Seriez-vous plus enclin à me croire si je vous disais quel a été moins meilleur temps jusqu’ici? Ce projet, qui n’a rien à voir avec la crise de la quarantaine, vient plutôt de mon désir de partager l’ambition de milliers de chefs de la direction qui se sont engagés à éliminer la totalité des émissions de gaz à effet de serre générées par leurs activités au cours des 28 prochaines années.

Il existe toutefois une différence importante entre ces deux engagements; alors qu’un humain (pas moi) a déjà couru un marathon en moins de deux heures, je ne connais aucune société qui a réussi à éliminer la totalité de ses émissions de gaz à effet de serre, bien que certaines aient atteint la carboneutralité grâce à des crédits compensatoires.

Que je respecte ou non cet engagement n’aura aucune conséquence pour l’humanité, mais personne ne semble croire que je peux y arriver, et tout le monde m’a demandé de faire de mon mieux. Faudrait-il appliquer la même logique aux objectifs de carboneutralité? La capacité des chefs de direction de respecter leurs engagements sera déterminante pour l’avenir de notre climat et la viabilité à long terme de leurs activités. En simplifiant, ceux qui respectent leur objectif de zéro émission nette devraient préserver l’accès au capital (comme le nôtre) et prospérer à long terme, alors que les autres ne le pourront vraisemblablement pas.

Investissements RPC s’est engagée à atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre dans toutes les sphères de ses activités et de son portefeuille de 539 G$ CA (414,52 G$) d’ici 2050. Notre engagement repose sur l’interaction réussie de cinq variables externes qui dictent la voie vers la carboneutralité : la réglementation, la technologie, les habitudes de consommation, les infrastructures de marché et, enfin, les sociétés de l’économie réelle qui exécutent leurs plans de transition. Pour augmenter les chances de succès dans le cas de cette dernière variable, nous préconisons une meilleure divulgation de l’information par les sociétés dans lesquelles nous investissons, afin de mieux évaluer la faisabilité de leurs engagements. Essentielle à la réalisation de l’objectif commun d’une économie à zéro émission nette, l’ambition est une force que nous devons exploiter, en incitant les entreprises, les gouvernements et les investisseurs à réfléchir à leur rôle dans ce processus.

Les objectifs de carboneutralité des sociétés, qu’ils soient intentionnels ou non, sont des énoncés prospectifs sur le rendement à long terme d’une entreprise. Les déclarations prospectives qui influent sur les cours des titres sur les marchés publics font l’objet d’une surveillance réglementaire appropriée. Les engagements non vérifiés et un manque de transparence pour appuyer ces prévisions peuvent donner lieu à des accusations de tromperie ou pire, de fraude ou d’abus sur les marchés boursiers.

Ce genre de déclaration sur les paramètres fondamentaux à long terme des entreprises est justifié. Les secteurs pétrolier et minier fournissent depuis longtemps des projections à long terme sur la production future afin d’obtenir du financement, mais lorsqu’il est devenu évident que les prévisions de production futures étaient parfois surévaluées, les investisseurs, et à leur tour les organismes de réglementation, ont exigé une corroboration indépendante de l’existence de réserves récupérables d’un point de vue économique pour soutenir leurs prévisions.

Si les émetteurs s’engagent à atteindre un objectif de zéro émission nette, ils devraient être responsables de fournir des renseignements supplémentaires pour aider ceux à qui ces prévisions sont destinées à évaluer la faisabilité de leurs engagements. L’incertitude entourant l’interaction entre les cinq variables qui dictent la voie vers la carboneutralité ne facilite pas les choses. Toutefois, il n’y a que cinq façons de décarboniser une entreprise : mettre en œuvre des mesures d’efficacité, verdir la consommation d’énergie, investir dans les technologies sobres en carbone (réduction de carbone), mettre fin aux activités émettrices et enfin utiliser des crédits compensatoires (absorptions supplémentaires, de grande qualité, permanentes et vérifiables). Pour chaque société, ces cinq options sont soit économiques maintenant, susceptibles de le devenir à l’avenir (en supposant une hausse des prix fictifs du carbone) ou non économiques, ce qui oblige le conseil d’administration à envisager la fermeture ou une compensation pour respecter ses engagements à long terme.

Bien que la communication de l’information relative aux changements climatiques progresse, il reste encore beaucoup à faire. L’Institut sur les données d’Investissements RPC, une plateforme visant à générer des idées et à promouvoir l’action face aux enjeux mondiaux, a réuni d’autres investisseurs, des conseillers en stratégies, des auditeurs et d’autres intervenants pour essayer de déterminer comment l’information sur les changements climatiques pourrait mieux répondre aux besoins des conseils d’administration, des équipes de direction et des actionnaires. Nous y voyons une occasion pour les sociétés de mener un processus, que nous appelons une évaluation de la capacité de réduction, afin de déterminer lesquels des cinq leviers décrits ci-dessus peuvent être appliqués à leurs activités afin de quantifier leur capacité de réduction prévue. Cette projection donne aux sociétés un aperçu du pourcentage de leurs émissions globales de gaz à effet de serre « prouvées » ou qui peuvent être réduites de façon économique maintenant, « probables » ou dont la réduction devrait devenir économique au fil du temps en appliquant un prix fictif du carbone standard, et « non économiques » ou qui ne peuvent pas être réduites de façon économique maintenant, même en supposant un prix du carbone à 150 $/tonne d’éq. CO (le prix par tonne de dioxyde de carbone ou quantité équivalente de gaz à effet de serre). Nous avons amorcé le processus d’évaluation de la capacité de réduction de nos propres activités.

Nous avons publié un rapport décrivant ces deux concepts le premier jour de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2021. Depuis, Investissements RPC s’est engagée à atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre dans toutes les sphères de ses activités et de son portefeuille d’ici 2050, et nous avons mis à l’essai le Cadre ECR/CRP. Le premier projet pilote s’est étalé sur huit semaines et a fourni au conseil d’administration de la société pilote une référence robuste sur le niveau des émissions et un plan de décarbonisation détaillé pour élaborer sa stratégie de réduction des gaz à effet de serre.

L’évaluation de la capacité de réduction ne doit pas être considérée comme une nouvelle initiative climatique. Il s’agit d’un processus largement complémentaire qui appuie toutes les initiatives actuelles de communication de l’information sur le climat, comme le Groupe de travail sur l’information financière relative au climat, l’International Sustainability Standards Board et d’autres propositions faisant actuellement l’objet de consultations publiques. Le cadre que nous proposons offre un scénario de référence commun que les sociétés peuvent utiliser maintenant pour quantifier et déclarer : (i) la part des émissions actuelles qu’elles peuvent réduire aujourd’hui de façon économique; (ii) la part qu’elles peuvent s’attendre à réduire au fil du temps, avec un degré élevé de confiance; et (iii) la part des émissions pour lesquelles une solution économique reste hors de portée.

Le cadre, s’il devient une norme, pourrait facilement être intégré aux normes proposées de présentation de l’information sur le climat et aux cadres existants pour la présentation de l’information non conforme aux PCGR. La possibilité de quantifier la capacité d’une société de réduire ses émissions de gaz à effet de serre en fonction des prix actuels, de la technologie et de la réglementation incitera les conseils d’administration et les dirigeants à accélérer leurs plans de décarbonisation. Les sociétés qui font état de la faisabilité économique de leurs plans de transition sont plus susceptibles d’être récompensées pour leurs engagements envers la carboneutralité, car les investisseurs seront mieux en mesure d’évaluer les risques liés au prix et les occasions de financement et, par conséquent, d’accélérer le financement de la transition et de protéger leurs bénéficiaires.

Cet article d’opinion de Richard Manley, directeur général et chef de l’investissement durable, Équipe de direction mondiale a été publié dans la revue Pension & Investments  le 15 juillet 2022.

À propos de l’auteur

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Richard Manley

Chef du développement durable

M. Manley dirige l’équipe chargée d’intégrer les questions environnementales, sociales et de gouvernance, y compris les risques et les occasions liés aux changements climatiques à l’ensemble de nos programmes de placement. Avant d’entrer au service de RPC Investissements en 2019, il a passé 18 ans chez Goldman Sachs, où il était en dernier responsable mondial des actions thématiques et de la recherche sur les ESG, et cochef de la recherche sur les actions pour la région de l’EMEA. Auparavant, il a travaillé chez Merrill Lynch, Donaldson, Lufkin & Jenrette, et à la division Marché des capitaux de Paribas à titre d’analyste des titres de sociétés pétrolières et gazières intégrées. Il est titulaire d’un baccalauréat spécialisé (avec distinction) en administration des affaires européennes de l’ICADE à Madrid.

{:en} I have committed to running a sub-2-hour marathon by 2025, after all, it has been proven humanly possible. You don't believe I can do it? Would you be more likely to believe me if I shared my fastest time to date? This decision is not a midlife crisis, just my desire to embrace the ambition of the now thousands of CEOs who have committed to remove 100% of the greenhouse gas emissions from their businesses in the next 28 years. There is, however, one important difference between these two commitments; while a human (not me) has run a marathon distance in under two hours, I am not aware of any companies that have removed 100% of greenhouse gas emissions from their operations, although some have attained carbon neutrality via offsets. Whether I deliver on this commitment is of no consequence to humanity, but no one seems to believe I can, and everyone has asked for my personal best. Should the same logic apply to net-zero commitments? Whether or not CEOs deliver on their commitments will determine the future of our climate and the long-term viability of their business. Simply put, those who deliver on their net-zero commitment should preserve access to capital (like ours) and thrive over the long term, those who don't likely won't. CPP Investments has committed to be net-zero of greenhouse gas emissions across all scopes by 2050 — within both our operations and C$539 billion ($414.52 billion) portfolio. Our commitment relies on the successful interplay of five external variables that are shaping the path to net-zero: regulation, technology, consumption habits, market infrastructure and, lastly, the companies in the real economy delivering on their transition plans. To determine the likelihood of the latter, we support enhanced disclosure from the companies in which we invest, to better gauge the feasibility of their commitments. Ambition is a force we must harness, as it is key to delivering the shared goal of a net-zero economy, serving to motivate companies, government and investors to think about their role in the process. Corporate net-zero commitments, whether they are intended as such or not, are forward-looking statements on the long-term performance of a business. Forward-looking statements that influence securities' prices in public markets are appropriately subject to regulatory oversight. Unchecked commitments and failure to provide appropriate transparency to support this guidance may yield accusations of being misleading or, worse, securities fraud or market abuse. There is precedence for such communication about long-term business fundamentals. The oil and mining industries have long provided long-term projections of future production to raise financing, but when it became clear that future production guidance was on occasion overstated, investors, and in turn, regulators demanded independent corroboration that economically recoverable reserves were in place to support their guidance. If issuers commit to net-zero, they should assume the responsibility to provide supplementary disclosure to support consumers of this guidance, in appraising the feasibility of their claims. Uncertainty regarding the interplay between the five variables shaping the path to net-zero does not make this easier. However, there are only five ways to decarbonize a business: pursuing efficiency measures, greening of power consumption, investment in low-carbon (abatement) technologies, closure of emitting activities and finally the use of (additional, high-quality, permanent, verifiable removal) offsets. For every company, these five options are either economic to do now, likely to become economic in the future (assuming higher shadow carbon prices) or uneconomic, requiring the board to consider closure or offsetting to fulfil its long-term commitments. While the reporting of climate-related disclosure is advancing, more must be done. The CPP Investments Insights Institute, a platform for generating ideas and spurring action on global challenges, convened peer investors, strategy consultants, auditors and others to discuss how climate-related reporting can better meet the needs of boards, management teams and shareholders. We see an opportunity for companies to conduct a process we call an Abatement Capacity Assessment that identifies which of the five levers outlined above can be applied to their businesses to quantify their Projected Abatement Capacity. This projection provides companies with an overview of the percentage of their overall greenhouse gas emissions "proven" or economic to abate now, "probable" or likely to become economic over time applying a standard shadow carbon price and currently "uneconomic" to abate even assuming a $150/tCO2e carbon price (the price per tonne of carbon dioxide or equivalent greenhouse gas). We have initiated the process of conducting an Abatement Capacity Assessment on our own operations. We published a report outlining these two concepts on the first day of the 2021 United Nations climate-change conference. Since then, CPP Investments has committed its portfolio and operations to net-zero of greenhouse gas emissions across all scopes by 2050 and, we've piloted the ACA/PAC framework. The first pilot took eight weeks to complete and provided the pilot company's board with a robust emissions baseline and an itemized decarbonization pathway, upon which to develop their greenhouse gas-reduction strategy. The Abatement Capacity Assessment should not be viewed as another new climate initiative. It is highly complementary process that supports all current climate reporting initiatives like the Task Force on Climate-related Financial Disclosures, International Sustainability Standards Board, and other proposals currently open to public consultation. Our proposed framework provides a common reference scenario that companies can use now to quantify and report: (i) the share of current emissions that is economic to abate today; (ii) the share they can expect, with high confidence, to abate over time; and (iii) the share of emissions for which an economic solution remains out of reach. The framework, if advanced to a standard, could easily be integrated as a non-GAAP reporting approach into existing frameworks and proposed climate-reporting standards. Quantifying the company's capacity to abate its greenhouse gas emissions based on current pricing, technology and regulations will embolden boards and management to accelerate their decarbonization plans. Companies reporting the economic feasibility of their transition plans are more likely to be rewarded for making net-zero commitments, as investors will be better placed to price risks and finance opportunities, and in turn, accelerate transition financing and protect their beneficiaries. This op-ed by Richard Manley, GLT-MD, Head of Sustainable Investing, appeared in Pensions & Investments on July 15, 2022. About the Author Richard Manley Chef du développement durable Richard leads the team responsible for integrating consideration of environmental, social and governance, including climate risks and opportunities across our investment programs. Prior to joining CPP Investments in 2019, Richard spent 18 years at Goldman Sachs, where he was most recently Global Head of Thematic Equity and ESG Research, and Co-Head of EMEA Equity Research. Previously, he worked at Merrill Lynch, Donaldson, Lufkin and Jenrette, and Paribas Capital Markets as an Integrated Oil & Gas equity analyst. Richard holds a Graduado Superior/BA (Hons) in European Business Administration from ICADE in Madrid. {:}{:fr} Je me suis engagé à courir un marathon en moins de 2 heures d’ici 2025; après tout, il a été prouvé que c’était humainement possible. Vous ne pensez pas que je peux le faire? Seriez-vous plus enclin à me croire si je vous disais quel a été moins meilleur temps jusqu’ici? Ce projet, qui n’a rien à voir avec la crise de la quarantaine, vient plutôt de mon désir de partager l’ambition de milliers de chefs de la direction qui se sont engagés à éliminer la totalité des émissions de gaz à effet de serre générées par leurs activités au cours des 28 prochaines années. Il existe toutefois une différence importante entre ces deux engagements; alors qu’un humain (pas moi) a déjà couru un marathon en moins de deux heures, je ne connais aucune société qui a réussi à éliminer la totalité de ses émissions de gaz à effet de serre, bien que certaines aient atteint la carboneutralité grâce à des crédits compensatoires. Que je respecte ou non cet engagement n’aura aucune conséquence pour l’humanité, mais personne ne semble croire que je peux y arriver, et tout le monde m’a demandé de faire de mon mieux. Faudrait-il appliquer la même logique aux objectifs de carboneutralité? La capacité des chefs de direction de respecter leurs engagements sera déterminante pour l’avenir de notre climat et la viabilité à long terme de leurs activités. En simplifiant, ceux qui respectent leur objectif de zéro émission nette devraient préserver l’accès au capital (comme le nôtre) et prospérer à long terme, alors que les autres ne le pourront vraisemblablement pas. Investissements RPC s’est engagée à atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre dans toutes les sphères de ses activités et de son portefeuille de 539 G$ CA (414,52 G$) d’ici 2050. Notre engagement repose sur l’interaction réussie de cinq variables externes qui dictent la voie vers la carboneutralité : la réglementation, la technologie, les habitudes de consommation, les infrastructures de marché et, enfin, les sociétés de l’économie réelle qui exécutent leurs plans de transition. Pour augmenter les chances de succès dans le cas de cette dernière variable, nous préconisons une meilleure divulgation de l’information par les sociétés dans lesquelles nous investissons, afin de mieux évaluer la faisabilité de leurs engagements. Essentielle à la réalisation de l’objectif commun d’une économie à zéro émission nette, l’ambition est une force que nous devons exploiter, en incitant les entreprises, les gouvernements et les investisseurs à réfléchir à leur rôle dans ce processus. Les objectifs de carboneutralité des sociétés, qu’ils soient intentionnels ou non, sont des énoncés prospectifs sur le rendement à long terme d’une entreprise. Les déclarations prospectives qui influent sur les cours des titres sur les marchés publics font l’objet d’une surveillance réglementaire appropriée. Les engagements non vérifiés et un manque de transparence pour appuyer ces prévisions peuvent donner lieu à des accusations de tromperie ou pire, de fraude ou d’abus sur les marchés boursiers. Ce genre de déclaration sur les paramètres fondamentaux à long terme des entreprises est justifié. Les secteurs pétrolier et minier fournissent depuis longtemps des projections à long terme sur la production future afin d’obtenir du financement, mais lorsqu’il est devenu évident que les prévisions de production futures étaient parfois surévaluées, les investisseurs, et à leur tour les organismes de réglementation, ont exigé une corroboration indépendante de l’existence de réserves récupérables d’un point de vue économique pour soutenir leurs prévisions. Si les émetteurs s’engagent à atteindre un objectif de zéro émission nette, ils devraient être responsables de fournir des renseignements supplémentaires pour aider ceux à qui ces prévisions sont destinées à évaluer la faisabilité de leurs engagements. L’incertitude entourant l’interaction entre les cinq variables qui dictent la voie vers la carboneutralité ne facilite pas les choses. Toutefois, il n’y a que cinq façons de décarboniser une entreprise : mettre en œuvre des mesures d’efficacité, verdir la consommation d’énergie, investir dans les technologies sobres en carbone (réduction de carbone), mettre fin aux activités émettrices et enfin utiliser des crédits compensatoires (absorptions supplémentaires, de grande qualité, permanentes et vérifiables). Pour chaque société, ces cinq options sont soit économiques maintenant, susceptibles de le devenir à l’avenir (en supposant une hausse des prix fictifs du carbone) ou non économiques, ce qui oblige le conseil d’administration à envisager la fermeture ou une compensation pour respecter ses engagements à long terme. Bien que la communication de l’information relative aux changements climatiques progresse, il reste encore beaucoup à faire. L’Institut sur les données d’Investissements RPC, une plateforme visant à générer des idées et à promouvoir l’action face aux enjeux mondiaux, a réuni d’autres investisseurs, des conseillers en stratégies, des auditeurs et d’autres intervenants pour essayer de déterminer comment l’information sur les changements climatiques pourrait mieux répondre aux besoins des conseils d’administration, des équipes de direction et des actionnaires. Nous y voyons une occasion pour les sociétés de mener un processus, que nous appelons une évaluation de la capacité de réduction, afin de déterminer lesquels des cinq leviers décrits ci-dessus peuvent être appliqués à leurs activités afin de quantifier leur capacité de réduction prévue. Cette projection donne aux sociétés un aperçu du pourcentage de leurs émissions globales de gaz à effet de serre « prouvées » ou qui peuvent être réduites de façon économique maintenant, « probables » ou dont la réduction devrait devenir économique au fil du temps en appliquant un prix fictif du carbone standard, et « non économiques » ou qui ne peuvent pas être réduites de façon économique maintenant, même en supposant un prix du carbone à 150 $/tonne d’éq. CO (le prix par tonne de dioxyde de carbone ou quantité équivalente de gaz à effet de serre). Nous avons amorcé le processus d’évaluation de la capacité de réduction de nos propres activités. Nous avons publié un rapport décrivant ces deux concepts le premier jour de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2021. Depuis, Investissements RPC s’est engagée à atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre dans toutes les sphères de ses activités et de son portefeuille d’ici 2050, et nous avons mis à l’essai le Cadre ECR/CRP. Le premier projet pilote s’est étalé sur huit semaines et a fourni au conseil d’administration de la société pilote une référence robuste sur le niveau des émissions et un plan de décarbonisation détaillé pour élaborer sa stratégie de réduction des gaz à effet de serre. L’évaluation de la capacité de réduction ne doit pas être considérée comme une nouvelle initiative climatique. Il s’agit d’un processus largement complémentaire qui appuie toutes les initiatives actuelles de communication de l’information sur le climat, comme le Groupe de travail sur l’information financière relative au climat, l’International Sustainability Standards Board et d’autres propositions faisant actuellement l’objet de consultations publiques. Le cadre que nous proposons offre un scénario de référence commun que les sociétés peuvent utiliser maintenant pour quantifier et déclarer : (i) la part des émissions actuelles qu’elles peuvent réduire aujourd’hui de façon économique; (ii) la part qu’elles peuvent s’attendre à réduire au fil du temps, avec un degré élevé de confiance; et (iii) la part des émissions pour lesquelles une solution économique reste hors de portée. Le cadre, s’il devient une norme, pourrait facilement être intégré aux normes proposées de présentation de l’information sur le climat et aux cadres existants pour la présentation de l’information non conforme aux PCGR. La possibilité de quantifier la capacité d’une société de réduire ses émissions de gaz à effet de serre en fonction des prix actuels, de la technologie et de la réglementation incitera les conseils d’administration et les dirigeants à accélérer leurs plans de décarbonisation. Les sociétés qui font état de la faisabilité économique de leurs plans de transition sont plus susceptibles d’être récompensées pour leurs engagements envers la carboneutralité, car les investisseurs seront mieux en mesure d’évaluer les risques liés au prix et les occasions de financement et, par conséquent, d’accélérer le financement de la transition et de protéger leurs bénéficiaires. Cet article d’opinion de Richard Manley, directeur général et chef de l’investissement durable, Équipe de direction mondiale a été publié dans la revue Pension & Investments  le 15 juillet 2022. À propos de l’auteur Richard Manley Chef du développement durable M. Manley dirige l’équipe chargée d’intégrer les questions environnementales, sociales et de gouvernance, y compris les risques et les occasions liés aux changements climatiques à l’ensemble de nos programmes de placement. Avant d’entrer au service de RPC Investissements en 2019, il a passé 18 ans chez Goldman Sachs, où il était en dernier responsable mondial des actions thématiques et de la recherche sur les ESG, et cochef de la recherche sur les actions pour la région de l’EMEA. Auparavant, il a travaillé chez Merrill Lynch, Donaldson, Lufkin & Jenrette, et à la division Marché des capitaux de Paribas à titre d’analyste des titres de sociétés pétrolières et gazières intégrées. Il est titulaire d’un baccalauréat spécialisé (avec distinction) en administration des affaires européennes de l’ICADE à Madrid. {:}
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