L’évolution du système énergétique mondial demeure l’un des défis les plus complexes du XXIe siècle. Pour répondre à la demande croissante tout en réduisant les émissions, il faut des progrès techniques, des investissements constants et une réflexion pratique, autant d’éléments qui continuent de façonner l’approche d’Investissements RPC dans ce secteur.
Ces idées ont été au cœur du Sommet des chefs de la direction sur l’énergie 2025, qui s’est tenu à Banff en octobre dernier. Les dirigeants du portefeuille Énergies durables d’Investissements RPC ont rencontré des universitaires et des spécialistes du secteur afin de comprendre comment la technologie, la géopolitique et les capitaux influencent le rythme et l’orientation de la croissance du système énergétique mondial, en particulier à l’heure où les entreprises doivent s’adapter à l’évolution des besoins des clients et aux nouveaux modèles de demande.
Par rapport aux années précédentes, les discussions de cette année ont semblé plus concrètes. De l’avis général, le système évolue rapidement mais de manière inégale, et les progrès dépendent autant de l’adaptation aux réalités des clients que des avancées technologiques. Il s’agit davantage d’une évolution que d’une révolution.
Six thèmes se sont dégagés :
Ce qu’est réellement le progrès
Une conversation entre Bill Rogers, directeur général et responsable des énergies durables, et Sherri Goodman, chercheuse senior au Polar Institute et au programme Environmental Change and Security du Woodrow Wilson International Center à Washington, D.C., a permis de cerner le double défi auquel sont confrontés les systèmes énergétiques mondiaux. Il s’agit de savoir comment répondre à la demande croissante et renforcer la sécurité énergétique tout en gérant les risques croissants liés au changement climatique, que Mme Goodman a décrit comme un « multiplicateur de menaces » qui amplifie les pressions sur les infrastructures, l’approvisionnement et la stabilité.
Le message est clair : la demande mondiale en énergie s’accélère et les questions liées à la sécurité influencent à nouveau les décisions en matière d’investissement et de politique. L’Agence internationale de l’énergie prévoit une croissance annuelle de la consommation d’électricité de plus de 3 % jusqu’en 2030, sous l’effet de l’électrification, de l’expansion économique et de la numérisation. Même si les énergies renouvelables se développent, les énergies traditionnelles continuent de jouer un rôle essentiel dans le maintien de la fiabilité, ce qui nous rappelle que les progrès dans le domaine des systèmes énergétiques sont progressifs et non instantanés.
Si les technologies propres progressent, elles dépendent toujours d’infrastructures habilitantes (réseaux, ports et systèmes d’autorisation) qui n’ont pas suivi le rythme. En Amérique du Nord comme en Europe, les retards dans l’extension des réseaux ont été cités comme l’un des principaux obstacles à la croissance. Investissements RPC met l’accent sur le financement de solutions rentables et crédibles qui concilient accessibilité financière, accès et réduction des émissions, a souligné M. Rogers.
« Nous mettons l’accent sur le financement de solutions concrètes et pratiques qui réduisent les émissions sans compromettre l’accès ou l’abordabilité, a-t-il commenté. Il ne s’agit pas de rechercher des solutions parfaites, mais plutôt de réaliser des progrès constants, fondés sur une économie solide et une vision à long terme. »
La valeur ajoutée de l’IA
À l’échelle macroéconomique, l’IA est désormais un facteur important de la croissance de la demande en électricité, en particulier dans les marchés développés. Après bientôt vingt ans de consommation d’électricité stable, les centres de données et l’informatique IA sont en train de redessiner les perspectives, poussant les services publics, les développeurs et les investisseurs à planifier de nouvelles capacités à une échelle sans précédent.
Dans le même temps, l’IA s’impose comme un outil clé de transformation au sein même des entreprises. L’équipe de création de valeur du portefeuille d’Investissements RPC la voit utilisée dans l’ensemble de son portefeuille : optimisation des opérations du réseau, amélioration de la maintenance prédictive et analyse de l’efficacité opérationnelle en temps réel. Dans des secteurs tels que la production d’électricité, la logistique et l’industrie, les participants ont décrit comment l’IA aide déjà à prévoir les flux de matières premières, à affiner les stratégies commerciales et à soutenir les initiatives de décarbonisation.
« La véritable avancée ne réside pas uniquement dans la technologie, mais dans la manière dont les dirigeants reconstruisent leurs modèles opérationnels autour de celle-ci, a déclaré Lis Rehder, directrice générale du groupe Création de valeur du portefeuille. L’IA ne transformera votre entreprise que si vous lui permettez de redéfinir la manière dont les décisions sont prises, et pas seulement les tâches. »
La géopolitique passe au premier plan
Le rôle de la géopolitique dans les investissements énergétiques est passé d’un rôle secondaire au premier plan. L’évolution de la dynamique politique influence les décisions en matière d’allocation des capitaux et de développement de projets.
Dans un contexte de conflits mondiaux, de changements de politique industrielle et de nationalisme des ressources qui affectent les marchés énergétiques, il est de plus en plus nécessaire de connaître les spécificités régionales, notamment de comprendre comment la réglementation locale, les cycles politiques et les priorités des parties prenantes influencent à la fois le risque et le rendement. Ces facteurs font désormais partie des vérifications préalables de routine, en particulier pour les investisseurs à long terme.
« Les facteurs macroéconomiques et géopolitiques sont désormais au cœur de notre réflexion sur le rythme et le positionnement des investissements », a fait remarquer M. Rogers.
Pour Investissements RPC, cela signifie opérer dans des régions ayant des calendriers, des cadres politiques et des besoins clientèle différents, et adapter les stratégies d’investissement en conséquence.
La proximité avec la clientèle est un élément clé de cette équation. À mesure que le secteur public s’impose à la fois comme régulateur et client direct des nouvelles infrastructures énergétiques, les gouvernements influencent de plus en plus les signaux de la demande et la rentabilité des projets. Comprendre cette relation, des stratégies nationales en matière de réseau électrique aux cadres d’approvisionnement, devient aussi important que de comprendre les courbes de prix ou les chaînes d’approvisionnement.
La discussion a souligné que si les principes fondamentaux du financement de projets à grande échelle n’ont pas changé, le contexte, lui, a évolué. Dans le contexte actuel, investir dans l’énergie signifie non seulement comprendre les marchés et les technologies, mais aussi les attentes changeantes de ceux qui dépendent en fin de compte du système lui-même et qui le financent.
L’importance de la confiance
La confiance, qui n’est pas seulement une question de communication, mais un facteur réel déterminant pour la poursuite et le déroulement des projets, apparaît comme un enjeu majeur.
Une table ronde réunissant des dirigeants de Teine Energy, Nephin Energy et South Bow Energy a étudié comment les entreprises acquièrent la légitimité nécessaire pour opérer et se développer sur des marchés où les attentes en matière de répercussions environnementales et sociales sont de plus en plus élevées. Il s’agit notamment des partenariats avec les populations autochtones dans l’Ouest canadien et des nouveaux cadres européens qui associent la participation communautaire à une accélération des procédures d’autorisation.
Bien que les approches diffèrent, la conclusion est claire : la confiance est devenue un moteur tangible de la performance des entreprises. Les entreprises qui établissent des relations harmonieuses avec les parties prenantes locales bénéficient d’un accès plus rapide aux opportunités, de processus d’approbation plus fluides et de partenariats plus solides au fil du temps.
« Nous considérons la confiance comme un élément central de la thèse d’investissement, a commenté M. Rogers. Elle peut accélérer la création de valeur ou la freiner, tout dépend de la manière dont elle est gérée. »
Les participants ont convenu que le capital seul ne suffit pas pour progresser. Les entreprises doivent également établir des relations durables avec les communautés, les régulateurs et les autres parties prenantes afin de garantir la viabilité et le soutien des projets. La discussion a également évoqué le récent partenariat avec Wolf Midstream conclu par Investissements RPC, qui vise à renforcer l’alignement à long terme grâce à la propriété partagée.
Établir des liens à travers le système
Investissements RPC adopte une approche intégrée de l’énergie, en collaborant entre les différentes catégories d’actifs et en établissant des liens entre les équipes, notamment celles chargées des énergies durables, des infrastructures, du crédit, des actions de sociétés fermées, des actions actives et de la création de valeur du portefeuille. Cette structure facilite les investissements dans l’ensemble de la chaîne de valeur énergétique, depuis les infrastructures de réseau et le stockage jusqu’à la décarbonisation industrielle et les nouveaux carburants.
M. Rogers a décrit cette approche comme « un investissement dans le système, et pas seulement dans ses éléments », soulignant la valeur du capital à long terme qui peut être transféré d’un secteur à l’autre et d’une stratégie à l’autre. Plusieurs participants ont fait remarquer que cette approche ne profite pas seulement à Investissements RPC, mais aussi aux sociétés de son portefeuille. Faire partie de l’écosystème d’Investissements RPC leur donne accès à un réseau plus large d’expertise, d’informations mondiales et de capital patient qui peut être déployé pour développer des idées et accélérer la croissance.
Cette capacité à relier les informations et les capitaux à l’échelle du Fonds est de plus en plus ce qui distingue Investissements RPC. C’est pourquoi bon nombre de ses partenaires le considèrent non seulement comme un investisseur, mais aussi comme un allié stratégique dans la construction de la prochaine génération d’infrastructures énergétiques.
Investir au-delà du secteur de l’électricité
L’ampleur de la transition énergétique dépasse largement le secteur de l’électricité.
Plutôt que de se concentrer uniquement sur la réduction des émissions au sein de son portefeuille, Investissements RPC vise à soutenir la décarbonisation dans l’ensemble de l’économie. Son approche d’investissement en matière de décarbonisation soutient les entreprises qui transforment leurs modèles d’affaires et développent de nouvelles technologies propres.
Cette approche est conçue pour refléter le fonctionnement de l’économie réelle, où les émissions, la croissance et la fiabilité doivent être gérées simultanément. « Nous investissons en tenant compte de la transition énergétique, et pas seulement dans celle-ci », a affirmé M. Rogers.
Ce passage d’une vision sectorielle à une approche systémique renforce l’importance d’un capital patient, flexible et en phase avec les changements structurels à long terme. Les secteurs tels que l’acier, le ciment et l’agriculture, souvent négligés dans les discussions sur la neutralité carbone, sont ceux où le financement de la transition reste à la fois nécessaire et sous-développé.
Une transition qui se mesure en années, pas en gros titres
Le système énergétique progresse, mais de manière inégale et souvent contradictoire. La croissance de la demande à court terme, les difficultés d’obtention de permis et les pressions sur la chaîne d’approvisionnement restent des obstacles, et nous rappellent que les progrès sont rarement linéaires. Cependant, l’innovation technologique continue, l’évolution des cadres réglementaires et la demande croissante des clients pour une énergie plus propre et plus fiable créent de puissants vents favorables à long terme.
Pour trouver cet équilibre, il faudra plus que de la technologie et des capitaux. Il faudra de la confiance, de l’adaptabilité et une vision claire à la fois des réalités actuelles et des objectifs à long terme. C’est là qu’Investissements RPC peut avoir une réelle incidence, en apportant des capitaux patients, une expertise intersectorielle et une perspective mondiale à un secteur qui a besoin de ces trois éléments.
Ce travail ne se mesure pas en gros titres, mais en résultats durables qui reflètent la valeur d’un investissement stable et à long terme.
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