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Richard Manley explique pourquoi les risques climatiques physiques sont désormais au cœur des priorités des investisseurs

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Les risques climatiques physiques ne relèvent plus de l’hypothèse. Pour les investisseurs à long terme, les impacts des changements climatiques s’avèrent déjà plus fréquents et plus coûteux que prévu. Cela pousse à une réévaluation de la manière et du moment où ces risques se concrétiseront. Dans cet épisode du balado de l’OMFIF (en anglais), Richard Manley, chef du développement durable, Investissements RPC, s’entretient avec Yara Aziz, économiste principale à l’OMFIF, pour discuter des raisons pour lesquelles la valeur actuelle des risques climatiques physiques augmente pour les investisseurs à long terme. Ils discutent de la manière dont Investissements RPC intègre ces risques dans sa prise de décision, des obstacles auxquels le secteur est encore confronté et des occasions offertes par la résilience climatique.

* Le texte qui suit a été modifié pour plus de clarté et de concision.

Pourquoi les risques climatiques physiques sont-ils désormais au cœur des priorités des investisseurs à long terme?

Richard Manley : C’est une excellente question, et probablement la question du moment. Depuis le début, les décideurs politiques, les conseils d’administration et les comités d’investissement se concentrent sur les risques de transition. Ces dernières années, dans les politiques environnementales, on est passé d’un réchauffement prévu d’environ 1,8 °C après la COP26 à un réchauffement de l’ordre de 2,5 °C à un peu plus de 3 °C après la COP29. La valeur actuelle des risques physiques tend donc désormais à s’équivaloir à celle des risques de transition.

Nous constatons des manifestations plus fréquentes et tangibles des risques physiques qui ont une incidence sur les cours des titres et la valeur des actifs. Dans de nombreux cas, les risques physiques se concrétisent plus tôt que prévu, les événements climatiques se reproduisent plus fréquemment et les dommages causés s’avèrent plus importants que prévu. Cela a contraint les institutions à conclure qu’il fallait consacrer davantage d’efforts à la compréhension des risques physiques, à la détermination de leur localisation, à la quantification de leur ampleur et à la recherche de moyens pour les atténuer.

Comment Investissements RPC intègre-t-elle les risques physiques dans sa diligence raisonnable?

Richard Manley : L’importance relative guide notre approche à l’égard du développement durable. Si notre première analyse de diligence raisonnable conclut qu’il n’y a pas de risques de transition importants ou que les risques physiques sont faibles, nous ne consacrons pas beaucoup de temps à l’approfondir. Lorsque nous concluons que l’un ou l’autre de ces risques, voire les deux, sont importants, nous redoublons d’efforts pour comprendre leur ampleur, où ils se situent et le coût nécessaire pour les atténuer.

Les outils qui émergent pour nous aider à comprendre les risques physiques sont des modèles spécifiques à chaque emplacement. Si vous savez où se trouve l’actif, vous pouvez voir les dangers actuels qui prévalent dans cet endroit et comment ils sont susceptibles d’évoluer au fil du temps selon différents scénarios. L’utilisation de ces outils en collaboration avec des conseillers en assurance nous permet de comprendre le niveau de risque, l’augmentation probable des risques et le coût de cette augmentation pour la société.

Cependant, le risque lié à un emplacement précis ne représente souvent qu’une petite fraction de l’exposition totale aux risques physiques pour une société donnée. Nous devons comprendre la nature des matières premières, d’où elles proviennent et quels risques climatiques aigus ou chroniques pourraient avoir une incidence sur leur disponibilité future. Comment les matières premières parviennent-elles au client? Où se trouvent les sites de fabrication et quelle est leur exposition? Quelle est la nature de l’infrastructure sur laquelle le produit circule tout au long de son cycle de vie? Où est-il vendu et quelle est l’incidence potentielle sur la demande?

Quels sont les principaux obstacles à une intégration plus efficace des risques physiques?

Richard Manley : Tout d’abord, et je pense que le rapport le souligne bien, il y a les données brutes sur les actifs : l’emplacement des chaînes d’approvisionnement et des clients finaux, et la manière dont les produits sont acheminés d’un point A à un point B. Ensuite, les modèles qui traduisent les conditions météorologiques en dommages sont rétrospectifs. À mesure que les preuves des risques climatiques s’accumulent, leurs projections en matière de dommages augmentent.

Deux éléments sont particulièrement difficiles à modéliser : les migrations de populations, qui pourraient résulter du réchauffement climatique, et les bouleversements potentiels sur les marchés de l’assurance.

Dans certaines régions durement touchées par les récents événements climatiques, le coût des assurances augmente rapidement et il devient plus difficile de souscrire une assurance. Cela peut constituer un point de bascule potentiel pour les cours des titres, car dans la plupart des cas, la souscription d’une police d’assurance est une clause contractuelle. Si les coûts d’assurance augmentent, la pression sur les bénéfices peut légèrement limiter la capacité d’emprunt, et le fait d’assumer soi-même le risque financier risquerait d’accroître la volatilité des bénéfices et, par conséquent, le coût des capitaux propres, ce qui réduirait les multiples de valorisation.

Ainsi, même si nous comprenons où réside le risque, il s’avère plus difficile de le traduire en estimations fiables de la dépréciation de la valeur. Aujourd’hui, la plupart des modèles macroéconomiques qui traduisent les changements climatiques en impacts sur l’activité économique et les cours des titres sous-estiment très probablement les risques plutôt que de les surestimer.

Où voyez-vous les plus grandes occasions, notamment en matière de résilience?

Richard Manley : Sur le plan systémique, je dirais que la plus grande occasion réside dans la tarification prévisionnelle des assurances, qui peut commencer à éclairer les décisions liées aux politiques, la stratégie d’entreprise et les normes de souscription. Il ne s’agit pas seulement du prix pour les 12 prochains mois, mais aussi d’une indication de l’évolution possible de ce coût au fil du temps. Je pense que mettre en évidence le coût d’opportunité si nous ne nous adaptons pas constituera un signal précieux.

Les risques physiques ne sont pas encore bien compris aujourd’hui par les investisseurs individuels, de sorte qu’ils ne se reflètent pas encore dans les prix. Cela présente deux occasions : premièrement, certaines entreprises sont relativement protégées contre les risques physiques, et l’impact futur sur leurs activités et leurs coûts d’exploitation est assez faible. Elles ont donc un réel potentiel pour gagner des parts de marché si leurs concurrents subissent une interruption de leurs activités. La détermination des sociétés capables de profiter de la croissance accrue du chiffre d’affaires à mesure qu’elles gagnent des parts de marché constitue certainement une occasion de placement. La deuxième occasion consiste à comprendre où les risques physiques sont susceptibles de se manifester et à chercher à évaluer le coût de l’adaptation de l’entreprise afin de la protéger de ces risques ou, à tout le moins, afin de mieux les quantifier et de les évaluer dans les décisions de placement.

Dans certains domaines précis du portefeuille où nous déterminons l’existence de risques physiques, le coût de l’adaptation est souvent relativement modeste.

Pour en savoir plus, lisez le rapport publié conjointement par l’OMFIF et l’Insights Institute, intitulé. Investir dans un monde en évolution : comment les fonds publics traitent les risques physiques liés au climat.

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Pourquoi les risques climatiques physiques sont-ils désormais au cœur des priorités des investisseurs à long terme? Richard Manley : C’est une excellente question, et probablement la question du moment. Depuis le début, les décideurs politiques, les conseils d’administration et les comités d’investissement se concentrent sur les risques de transition. Ces dernières années, dans les politiques environnementales, on est passé d’un réchauffement prévu d’environ 1,8 °C après la COP26 à un réchauffement de l’ordre de 2,5 °C à un peu plus de 3 °C après la COP29. La valeur actuelle des risques physiques tend donc désormais à s’équivaloir à celle des risques de transition. Nous constatons des manifestations plus fréquentes et tangibles des risques physiques qui ont une incidence sur les cours des titres et la valeur des actifs. Dans de nombreux cas, les risques physiques se concrétisent plus tôt que prévu, les événements climatiques se reproduisent plus fréquemment et les dommages causés s’avèrent plus importants que prévu. Cela a contraint les institutions à conclure qu’il fallait consacrer davantage d’efforts à la compréhension des risques physiques, à la détermination de leur localisation, à la quantification de leur ampleur et à la recherche de moyens pour les atténuer. Comment Investissements RPC intègre-t-elle les risques physiques dans sa diligence raisonnable? Richard Manley : L’importance relative guide notre approche à l’égard du développement durable. Si notre première analyse de diligence raisonnable conclut qu’il n’y a pas de risques de transition importants ou que les risques physiques sont faibles, nous ne consacrons pas beaucoup de temps à l’approfondir. Lorsque nous concluons que l’un ou l’autre de ces risques, voire les deux, sont importants, nous redoublons d’efforts pour comprendre leur ampleur, où ils se situent et le coût nécessaire pour les atténuer. Les outils qui émergent pour nous aider à comprendre les risques physiques sont des modèles spécifiques à chaque emplacement. Si vous savez où se trouve l’actif, vous pouvez voir les dangers actuels qui prévalent dans cet endroit et comment ils sont susceptibles d’évoluer au fil du temps selon différents scénarios. L’utilisation de ces outils en collaboration avec des conseillers en assurance nous permet de comprendre le niveau de risque, l’augmentation probable des risques et le coût de cette augmentation pour la société. Cependant, le risque lié à un emplacement précis ne représente souvent qu’une petite fraction de l’exposition totale aux risques physiques pour une société donnée. Nous devons comprendre la nature des matières premières, d’où elles proviennent et quels risques climatiques aigus ou chroniques pourraient avoir une incidence sur leur disponibilité future. Comment les matières premières parviennent-elles au client? Où se trouvent les sites de fabrication et quelle est leur exposition? Quelle est la nature de l’infrastructure sur laquelle le produit circule tout au long de son cycle de vie? Où est-il vendu et quelle est l’incidence potentielle sur la demande? Quels sont les principaux obstacles à une intégration plus efficace des risques physiques? Richard Manley : Tout d’abord, et je pense que le rapport le souligne bien, il y a les données brutes sur les actifs : l’emplacement des chaînes d’approvisionnement et des clients finaux, et la manière dont les produits sont acheminés d’un point A à un point B. Ensuite, les modèles qui traduisent les conditions météorologiques en dommages sont rétrospectifs. À mesure que les preuves des risques climatiques s’accumulent, leurs projections en matière de dommages augmentent. Deux éléments sont particulièrement difficiles à modéliser : les migrations de populations, qui pourraient résulter du réchauffement climatique, et les bouleversements potentiels sur les marchés de l’assurance. Dans certaines régions durement touchées par les récents événements climatiques, le coût des assurances augmente rapidement et il devient plus difficile de souscrire une assurance. Cela peut constituer un point de bascule potentiel pour les cours des titres, car dans la plupart des cas, la souscription d’une police d’assurance est une clause contractuelle. Si les coûts d’assurance augmentent, la pression sur les bénéfices peut légèrement limiter la capacité d’emprunt, et le fait d’assumer soi-même le risque financier risquerait d’accroître la volatilité des bénéfices et, par conséquent, le coût des capitaux propres, ce qui réduirait les multiples de valorisation. Ainsi, même si nous comprenons où réside le risque, il s’avère plus difficile de le traduire en estimations fiables de la dépréciation de la valeur. Aujourd’hui, la plupart des modèles macroéconomiques qui traduisent les changements climatiques en impacts sur l’activité économique et les cours des titres sous-estiment très probablement les risques plutôt que de les surestimer. Où voyez-vous les plus grandes occasions, notamment en matière de résilience? Richard Manley : Sur le plan systémique, je dirais que la plus grande occasion réside dans la tarification prévisionnelle des assurances, qui peut commencer à éclairer les décisions liées aux politiques, la stratégie d’entreprise et les normes de souscription. Il ne s’agit pas seulement du prix pour les 12 prochains mois, mais aussi d’une indication de l’évolution possible de ce coût au fil du temps. Je pense que mettre en évidence le coût d’opportunité si nous ne nous adaptons pas constituera un signal précieux. Les risques physiques ne sont pas encore bien compris aujourd’hui par les investisseurs individuels, de sorte qu’ils ne se reflètent pas encore dans les prix. Cela présente deux occasions : premièrement, certaines entreprises sont relativement protégées contre les risques physiques, et l’impact futur sur leurs activités et leurs coûts d’exploitation est assez faible. Elles ont donc un réel potentiel pour gagner des parts de marché si leurs concurrents subissent une interruption de leurs activités. La détermination des sociétés capables de profiter de la croissance accrue du chiffre d’affaires à mesure qu’elles gagnent des parts de marché constitue certainement une occasion de placement. La deuxième occasion consiste à comprendre où les risques physiques sont susceptibles de se manifester et à chercher à évaluer le coût de l’adaptation de l’entreprise afin de la protéger de ces risques ou, à tout le moins, afin de mieux les quantifier et de les évaluer dans les décisions de placement. Dans certains domaines précis du portefeuille où nous déterminons l’existence de risques physiques, le coût de l’adaptation est souvent relativement modeste. Pour en savoir plus, lisez le rapport publié conjointement par l’OMFIF et l’Insights Institute, intitulé. Investir dans un monde en évolution : comment les fonds publics traitent les risques physiques liés au climat. 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